Un cadeau, la foi

Il est bien de savoir écouter ce qui se dit. On n’y prête pas toujours attention.
J’ai entendu récemment une personne d’un certain âge : « les nouvelles nous donnent le nombre de gens, qui au Québec, ont choisi le suicide assisté. Je n’en reviens pas. Et on nous dit que c’est mourir dans la dignité! »

Une autre me dit : « je suis tellement heureuse d’avoir la foi. On ne cesse de voir défiler à la télévision tant de monde qui disent qu’ils ne croient en rien. » Ce à quoi j’ai répondu : « la foi, c’est un grand cadeau. »

Oui, nous entendons les sans-Dieu, les sans-religion, les incroyants, les agnostiques, les athées qui défilent à la queue leu-leu sur toutes les plateformes pour nous dire qu’ils sont plein de « vides. » Leur vie est remplie de choses inutiles, de sauts en l’air, d’illusions d’un monde à l’envers. Ils rayonnent. Ils brillent comme des étoiles filantes. Ils crient le passé récent du Québec en l’accusant de grande noirceur. Enfin, on est libéré de l’oppression de la religion.

La foi est un don que l’on reçoit et que l’on développe comme un cadeau au fur et à mesure de sa vie. Tant de cadeaux n’ont jamais été ouverts, laissés dans le fond du placard ou dans les greniers de leur histoire.

Il y a du bonheur à croire en Dieu; il y a de la joie à savoir qu’Il nous aime. Il y a de la reconnaissance envers ceux et celles qui nous l’ont transmise. La foi en Jésus vient des Apôtres, des premières communautés chrétiennes.

Un jour, je me trouvais dans la ville de Saint-François d’Assise chez des religieuses. La veille au soir, un groupe est arrivé comme un troupeau en faisant rouler ses valises. Ce sont des groupes pour la plupart sans religion qui cherchent l’exotisme. C’est exotique de dormir dans l’enceinte d’un monastère de Clarisses cloitrées. Le lendemain, au petit déjeuner, lorsque j’entrai au réfectoire, je vis une dame assis seule à une table. Les autres étaient regroupées comme des abeilles et butinaient leurs propos. Je m’approchai et demandai si je pouvais me placer là. La dame le permit. Elle faisait partie du groupe mais il y a toujours parmi ces gens une ou deux personnes qui ne cadrent pas. Elle comprit que j’étais probablement un religieux et disait des choses un peu décousues, jusqu’au moment où, debout, prête à partir, elle m’avoua son chagrin. Elle avait perdu sa fille. Je compris qu’elle était morte. Puis, elle me dit : « vous êtes privilégié d’avoir la foi. Vous savez quand on a des épreuves… » Je répondis calmement : « madame, les chrétiens pleurent aussi quand la mort les frappe. » Étonnée, elle quitta le réfectoire avec les autres pour continuer son périple exotique et transporter sa peine.

Celles et ceux qui pensent ne pas croire, croient que la foi est aussi un cadeau. Notre Credo est un cadeau pour traverser la mer de ce monde qui ne connaît plus ses rives.

Denis Veilleux

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