Tous les chemins mènent à Jérusalem
J’ai eu le privilège de vivre deux fois le Dimanche des Rameaux à Jérusalem. Partir de Bethphagé au-delà du Mont des Oliviers et descendre en passant le torrent du Cédron pour entrer dans les murs de la vieille Ville et nous retrouver des centaines dans la cour des Père Blancs à l’église Sainte-Anne. Des gens se trouvaient un peu partout, regardant cette procession sous haute surveillance puisqu’à Jérusalem les chrétiens sont une minorité. Des gens sur le toit des maisons, aux fenêtres, et sur le bord de la route.
Cette semaine, tous les chemins mènent à Jérusalem puisque nous allons vivre à nouveau les événements de la Passion de Jésus. Ce sera la voie douloureuse, la ‘Via Dolorosa’ qui est le reflet de toute l’Humanité aux prises avec le bien et le mal, le sang et l’eau, le feu et la glace. Toutes ces tensions traversent le corps de l’Humanité en ces temps difficiles où guerre et résistance dans tant de pays continuent la Passion du Christ. Quand on ferme des institutions religieuses à coup de décrets politiques, on continue la marche douloureuse de la Passion. Quand on renie la présence de Jésus dans les sphères les plus humbles et nobles de nos vies, on continue de le mettre sur la ‘Via Dolorosa’. Lorsque l’on trahit au cœur même de Notre Église l’appel à la sainteté et à la conversion toujours essentielle, on refuse l’entrée dans le Royaume de Dieu.
Et nous vivrons également l’Événement de la Résurrection de Jésus dans toutes ces Pâques où les fleurs seront plus belles que les épines, le parfum meilleur que les fumées polluantes et le lavement des pieds, auprès des déplacés sur la planète, plus nets que les expulsions et rejets.
Soyons à l’Écoute de chaque jour en cette semaine où nous sommes toutes et tous conviés à Jérusalem.
Au tombeau vide, j’y suis entré je ne sais combien de fois pour m’entendre dire au fond de l’âme : ’Il n’est pas ici! Il est ressuscité’ et ‘…je vous précède en Galilée’.
Denis Veilleux