Nous montons au Calvaire!

Dans une petite communauté religieuse, on venait de célébrer l’Eucharistie du dimanche en matinée; puis un moment de fraternité avant le repas du midi. Ensuite, les membres se dirigèrent vers le réfectoire où se trouvait un jeune cuisinier.

Aimablement, celui-ci s’adressa au prêtre qui avait présidé la messe et lui dit : ‘ ce fut une belle messe?’. Le prêtre répondit affirmativement. Le jeune cuisinier ajouta : ‘vous êtes léger?’. Le prêtre eut une hésitation et dit : ‘plénitude!’. Le cuisinier retint ce terme qui devait certainement faire son chemin en lui tout autant que dans le cœur du prêtre.

Ce dernier n’avait pas retenu le terme : léger. Se sentir léger après la présidence de l’Eucharistie ne semblait pas l’expression la plus juste. Il avait donc affiné ce qui montait en lui pour celui de ‘plénitude’. De fait, il avait poursuivi sa réflexion en pensant que l’Eucharistie demeurait le Mystère célébré de la Passion, de la Mort et Résurrection du Seigneur. Ce mémorial était à la fois ‘lourd et libérateur’. Le pape François avait dit lors d’une catéchèse sur l’Eucharistie : « Nous montons au Calvaire! ». Il y avait là une charge que celle de présider ce Mystère de notre Foi. Charge de la prière qui n’allège rien. Charge de la prédication qui est une responsabilité. Charge d’entrer en profondeur avec les fidèles dans le chemin du crucifié qui mène à la Gloire. Rien de léger.

Il comprenait le sens des mots du jeune cuisinier évoquant la joie. Or, le mot ‘plénitude’ était sorti de ses lèvres.

On retrouve ce mot dans les Lettres de Saint-Paul qui écrit : ‘Quand vint la plénitude des temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme’. Plénitude des temps équivaut à ce que la coupe soit pleine. C’est le sens profond.

Puis dans une autre Lettre, il écrit du Fils de l’homme, ‘qu’en Lui se trouve la Plénitude de la Divinité’. Ce qui exprime toute la Gloire, c’est-à-dire le poids de cette Révélation.

La plénitude exprimée se comprend à la fois dans l’immensité de l’Acte rédempteur et de Celui qui l’accomplit, Jésus, le Fils de Dieu, venu en ce monde afin de racheter et de sauver ce qui était perdu.

Lorsque nous célébrons l’Eucharistie, elle est chaque fois un miracle. Nous sommes rendus présents aux événements de la Passion, de la Mort et Résurrection de Jésus. De fait, il y eut une seule Eucharistie dont nous célébrons le Mémorial, non pas comme un souvenir, mais comme le fait réel de l’offrande du Fils au Père pour notre Salut. C’est pourquoi nous disons : ‘ Il est grand le Mystère de la foi! Nous annonçons ta Mort Seigneur Jésus, nous proclamons ta Résurrection et nous attendons ta Venue dans la Gloire!

Les évangiles nous révèlent les paroles de Jésus: ‘ J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous!’. Luc 22, 15

Denis Veilleux

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