Le désir du Père est en nous

Il y a de ces phrases dans l’évangile de Jean qui nous réconfortent dans la grandeur de ce qu’elles nous révèlent. Nous demeurons suspendus, portés par ces mots qui redisent à notre esprit, notre intelligence et notre cœur, ce qui ne peut être inventé par l’être humain.

« Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique, pour que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle. » Jn 3,16

Il y a une telle puissance d’amour que nous nous taisons pour entendre avec le cœur ces paroles qui nous sont adressées, car nous somme ‘ce monde.’ ‘Je suis ce monde’ et je connais ‘ce monde’ dont il est question. Un monde fragile, bruyant, chaotique, imprudent, guerrier, cupide, violent, et tout le reste. Dieu aime, ‘ce monde-là ?’ Il m’aime moi aussi dans ‘ce monde-là’ que je représente tant de fois dans toutes les limites de ma vie et de mes errances? Et si je regarde de plus près, ce monde que Dieu aime, Il s’y reconnaît puisque « créé à son image et ressemblance », Il se voit en nous regardant et en nous aimant.

Comment Dieu peut-Il nous aimer autant avec cette défiguration constante de son image dans le monde réel que nous sommes? Par un acte de Sa Bonté, insoupçonné par le cœur humain, qui est celui de nous donner son Fils Unique. Il vient réparer la désobéissance par l’obéissance du Fils unique qui se fait homme, humain, pour ne pas mourir.

Lors de la tempête sur le lac, les disciples ne crient-ils pas :
« Seigneur sauve-nous, nous périssons! ». Ce sont les mêmes mots dans un contexte de tempête où ceux-ci risquent de tout perdre de leur vie et de leur barque.

Nous pourrions dire que Dieu, par son Fils, nous sauve de la débarque. Quelle en est la cause? L’Amour. Il n’y a pas d’autres raisons que celle de l’Amour pour venir prendre notre humanité, monter dans nos barques, risquer la tempête et calmer cette folie sur le lac du monde.

Ce désir du Père, il est en nous chaque fois que nous aimons comme Lui et son Fils. Ce désir, comme l’écrivait dans ses méditations saint Charles de Foucauld, : « Que tous les hommes soient sauvés! » . Seul, dans ces pays du désert, Charles de Foucauld a aimé ces gens d’une autre religion, d’une autre culture, de pensées différentes mais dont il pouvait déceler les mêmes besoins. Il a prié pour eux, les a servis simplement, leur a même écrit un dictionnaire, à ces Touaregs. Écrire leur langue et leur offrir un dictionnaire, c’est entrer non seulement dans leur vie, leur culture, leur histoire, mais dans leur peau. Il a fait ce que Dieu a fait. Dieu est entré dans notre peau par le don de son Fils Jésus.

Ce désir a été semé dans notre cœur, le désir du Père. Laisserons-nous la semence monter en nous jusqu’à la rencontre de toute personne en ce monde que Dieu a créée. Serons-nous comme le Père désirant non seulement en ce monde mais dans l’autre, la fraternité universelle des peuples, dans une communion que Dieu seul peut donner et que l’Évangile de Jean appelle la vie éternelle? Quel désir que celui de vouloir ce que Dieu veut pour ce monde. Ça ne pousse pas en un jour ce désir-là! Et ce monde devient plus beau, gentil, compréhensif, capable de douceur, de compassion, de pardon, enfin de donner la vie, de donner sa vie pour ceux qu’on aime.

Denis Veilleux

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