La crèche vivante
Tous ceux et celles qui ont participé un jour à la formation d’une crèche vivante en restent marqués. Être choisi pour représenter Marie ou Joseph est un souvenir qui demeure dans les replis profonds de la mémoire. On se rappelle les sentiments intérieurs qui habitaient ces personnes. Le cœur de Marie touché par cette naissance de son enfant. Quel mystère! Et les sentiments de Joseph? Quel amour qui s’agrandit en devenant ce cœur qui écoute Dieu dans les songes comme dans les éveils. Marie et Joseph ont cette responsabilité non seulement d’emmailloter l’enfant et de le déposer dans la mangeoire mais aussi de le protéger des ennemis et des jalousies voraces.
La crèche vivante du monde d’aujourd’hui nous plonge dans un drame plus grand que nature. Bethléem s’est répandu dans le monde entier et les personnages ne sont plus fictifs. Les Marie et Joseph sont multiples avec ces cœurs généreux et soucieux du bien-être de tous. Les bergers sont la grande chaine d’amitié qui heureusement se serre les coudes dans les difficultés. Nous n’avons aucune difficulté à nous représenter les Hérode sanguinaires dont la folie est planétaire. Les ogres qui mangent les miettes des petits et s’engraissent de leur sang.
Et si on allait un instant voir les Mages? Qui verrions-nous? Des prisonniers politiques? Des migrants et leurs embarcations à faire frémir les étoiles? Les humbles et les riches qui ne se préoccupent pas de leur image égoïste mais savent penser à ceux qui sont dans le besoin. Cherchons encore les Mages? Où sont-ils ces femmes et hommes de bonne volonté dont la vie est une lumière pour ceux qui sont dans la nuit. Je vous invite à les trouver. Tout au moins un Mage qui réfléchit dans son parcours le sens de nos existences appelées à aimer. Cherchons du côté de celles et ceux qui savent épeler le verbe aimer.
« Écoute, toi qui entends, tu aimeras le Seigneur Ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton pouvoir…et ton prochain comme toi-même. »
Denis Veilleux