Des funérailles pleines de Vie!

Il y a quelques temps, je me rendis pour la concélébration des funérailles d’un ami.
Je me rends compte que je suis arrivé à un âge où plusieurs départs sont annoncés…
Ayant connu cette personne et son épouse décédée alors que j’étais au début de la vingtaine, nous étions un groupe de jeunes accueillis chez eux en vue de la poussée évangélisatrice qui nous pressait. Nous étions remplis d’espoir, de musiques, de chansons et de prières. Un prêtre en était la source dont nous gravitions toutes et tous.

Après tant d’années, je revis donc des personnes que je n’avais pas vu depuis plus de quarante ans pour certaines. Ce fut un moment de grand bonheur et les souvenirs fusaient à la mesure des mémoires qui ne flanchaient pas. Les souvenirs de notre jeunesse semblent impérissables. Or, tout était joyeux dans ce moment privilégié de cette rencontre. La plupart avait semé leur vie dans la famille, les enfants, les petits-enfants dont ils me parlaient. Et les retraites pour la majorité, alors que d’autres étaient retournés au travail avec leur expérience nécessaire à ce Québec qui s’élargit par le haut des ainé.es.

Le lendemain du décès, le collègue qui présidait la cérémonie m’avait appelé, et avant de me laisser, il m’avait dit : j’aurai besoin de toi. Sans tarder, il me dit l’objet de son attente : j’aimerais, me dit-il, que tu penses au texte de l’évangile que nous pourrons entendre lors des funérailles. Je lui répondis que j’y penserais.

En priant, mon esprit s’éclaira de l’évangile de St-Jean où Jésus multiplia les pains et les poissons. Je ne mis pas beaucoup de temps à écrire à mon ami pour lui exprimer ce choix : il s’agissait du petit garçon qui avait cinq pains et deux poissons et qui les offrit à Jésus les distribuant à des milliers de personnes dont il resta 12 corbeilles de pains. Je lui écrivis : ‘le petit garçon c’est notre ami. Il a donné toute sa vie ce qu’il avait aux uns et aux autres avec cœur’. Mon collègue me répondit : quel beau texte!

Après son homélie, comme il m’avait demandé d’être près de lui au siège de président d’assemblée, je pus lui dire : Super beau! Ce l’était!

Les funérailles pourraient être pleines de vie. Jésus le dit : « Je suis venu pour que vous ayez la Vie et que vous l’ayez en abondance. »

Chez nous, le poète Félix Leclerc a écrit : ‘La mort, c’est plein de vie dedans!’

Denis Veilleux