C’était le soir…

Le 17 juin 1978, à 25 ans, j’étais ordonné prêtre dans l’église de mon enfance, celle du mariage de mes parents, de mon baptême. Mgr Louis-Albert Vachon, natif de St-Frédéric en Beauce m’imposa les mains ainsi que tous les prêtres présents y compris mon grand-oncle Hervé Giguère et mon accompagnateur spirituel l’abbé Michel Verret. Une troupe de jeunes était montée pour l’événement. Ces jeunes ne s’appelaient « Pas d’chair, Pas d’os’ » évoquant une réflexion de d’autres jeunes répondant à un animateur de pastorale scolaire : « ton Jésus c’est bien beau, mais Il n’a pas de chair ni d’os. » Cette expression permettait de corriger que Jésus Ressuscité n’est pas un esprit volatile mais qu’Il est un Corps que l’on pouvait toucher et qu’Il a demandé à manger du poisson pour que l’on croit que c’était vraiment Lui. Certes, son Corps était tout différent de ce qu’on avait connu. La sortie du tombeau dans la puissante Résurrection du Fils de Dieu allait donner une dimension hors norme du Ressuscité.

45 années se sont écoulées depuis cet événement. Nommé vicaire en paroisses 10 années, j’ai fondé dans chacune d’elles La Fraternité, qui réunissait chaque mois des jeunes filles et garçons, adolescents et adultes, pour l’enseignement, la prière et la mission. Nous avions une activité ‘sommet’ au cours de nos années. La Nuit la plus longue…chaque jeudi-saint. Plusieurs centaines de jeunes se retrouvaient dans l’église paroissiale à minuit. J’envoyais les jeunes ‘deux par deux’ porter des tracts le soir même avant l’événement et je passais la nuit, après le spectacle reflétant le jeudi de l’agonie de Jésus, à confesser les jeunes dans les escaliers du presbytère. Tous mes curés m’ont encouragés et soutenus. L’un d’eux, bâti comme un athlète, venait aider à monter les décors; ce qui demandait un peu de force et de folie pour le placer dans une église au moment des jours saints.

Il fallait sans doute ce tremplin d’expériences en paroisses pour que le Seigneur, 10 ans plus tard, me prenne à vol d’oiseau, jette la semence dans mon cœur et faire naitre une radio religieuse: Radio Galilée.

N’allons pas croire que ce fut un long fleuve tranquille. Dans la solitude la plus seule, dans la prière, source de toute action, dans la confiance envers les uns et la prudence envers les autres, faire monter une antenne ne fut pas un jeu d’enfant.

45 ans plus tard, j’avance comme un pauvre, le même qui s’étendait de tout son long lors de la prière des Litanies où tous les saints et saintes sont appelés par l’Église avant l’imposition des mains de l’évêque ce 17 juin 1978.  Un résumé de ma vie sacerdotale sous le signe de la seule miséricorde de Dieu.

12 ans plus tard, dans la même église, mon frère François eut aussi l’imposition des mains un 17 juin en matinée par un autre évêque qui célébrait aussi ce jour-là son ordination sacerdotale.

Denis Veilleux

Partager cette page

© 2022 Radio Galilée | Constella - Agence créative