Soeur André

Le 17 janvier dernier à 2h de la nuit sœur André eut la visite qu’elle attendait depuis longtemps. Comme un voleur tardif le Seigneur est venu la chercher sans crier gare.

Elle avait 118 ans, quelques jours avant de célébrer ses 119 ans le 11 février prochain. Elle était la doyenne des personnes âgées de l’Humanité selon les documents qui l’attestent. Sœur André n’aurait jamais pensé qu’un jour le monde entier serait susceptible de la connaître. Ce n’était certes pas son but.

Je crois qu’il est nécessaire de s’y arrêter un peu. Née en 1904 de parents protestants qui ne semblaient pas avoir la fibre très religieuse, elle eut le cadeau d’une jumelle à la naissance. Cette petite vécue 18 mois. Imaginez la différence du temps de vivre entre les jumelles.

Elle raconte qu’un jour elle quitta son village en France pour venir comme gardienne d’enfant à Paris. Elle fut émerveillée par la beauté de la ville. Puis, elle devint religieuse à l’âge de 40 ans dans la communauté des sœurs de St-Vincent de Paul. Je me permets de croire qu’elle les a connues en fréquentant d’abord la Chapelle de la médaille miraculeuse, rue du Bac; qu’elle a demandé à connaitre mieux la religion catholique étant protestante, et qu’elle a fait le saut pour le devenir, catholique. Elle a suggéré d’être appelée sœur André, écrit au masculin. Un geste affectueux envers son petit frère qui avait comme prénom André.

Sœur André a travaillé jusqu’à l’âge de 108 ans exprimant de manière enjouée : que le travail ne tue pas! Elle a vécu pour les autres, à les servir de mille manières dans des maisons pour personnes âgées dont elle-même devint bénéficiaire lors de sa longue vieillesse.

Sans perdre patience, elle a quand même trouvé long l’arrivée de l’autre monde. Respectueuse envers Dieu, elle préférait dire qu’elle avait été oubliée que de bouillir d’impatience. Ce fut difficile.

Chaque jour, elle se rendait dans un pays qu’elle aimait. Là où elle trouvait la paix et la sérénité du cœur. Un pays tout petit que l’on ne voit pas toujours, le centre de sa vie : la chapelle où elle trouvait le temps de respirer avec amour.

Quel est notre pays où nous pouvons respirer avec amour, sérénité, abandon? La vie de sœur André peut nous inspirer. Vivre le quotidien sans se presser.

Ces dernières années, certains médias revenaient toujours en soulignant l’âge avancée de sœur André. L’an dernier, elle était la deuxième personne la plus âgée au monde. Cette année, elle a remporté le prix : sœur André était la première!

Que le Seigneur vous bénisse sœur André.

Comme dit la parole de Dieu : « un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour. » C’est ainsi que l’on compte quand on croit en Dieu.

Un dernier clin d’œil. Sœur André a passé les dernières années de sa vie dans la ville de Toulon…vous avez bien entendu; Toulon (Tout long).

Denis Veilleux

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