– Réveillez-vous, réveillez-vous! Regardez!
– Mais les moutons sont au repos je ne comprends pas!
– Je ne parle pas des moutons, lève la tête et vois cette lumière.
Mais ils sont si nombreux. Du jamais vu!
– Qu’est-ce que c’est tout ce qu’il y a dans le Ciel!
– Écoutez, écoutez! Ils parlent? Oui, je les entends.
– Bien chanceux, je crois que tu es vraiment le seul à les entendre.
– Chut… ils disent : Paix, paix sur terre et aux humains de bonne volonté, oui de bonne volonté!
– Ça ne doit pas être pour nous, on a si souvent mis de côté!
– Oui c’est pour nous.
– Quoi? Dans la ville de David un enfant…un enfant couché dans une mangeoire.
– Quoi? Les mangeoires sont faites pour les animaux. Tu as mal compris. Ça ne se peut pas.
– Gloire à Dieu aux plus haut des Cieux! Une lumière est venue pour vous!
La lumière dans la nuit du monde.
– Ah pour ça c’est vraiment la nuit!
– Moi ce que je ne comprends pas c’est que les moutons ne bougent pas, ils sont tous à leur place.
– Rien de ce que nous savons ne les atteints.
– Probablement que ces mots sont pour nous les humains, pour les bergers de ces moutons.
– Regardez, regardez, ils s’en vont. Mais que c’est beau! Je n’ai jamais rien vu de pareil. Jamais!
– Moi non plus, et nous tous les bergers…incroyable!
– Allons-y!
– Mais comment laisser les moutons seuls.
– Moi je crois qu’ils ne bougeront pas davantage même si partons. À notre retour ils seront encore là.
– Allons-y!
– Mais où ?
– À Bethléem, c’est la ville de David.
– Mais on n’a aucune adresse.
– Une mangeoire.
– Pas fort comme indice!
– Allons-y, on verra.
– Moi je suis certain que quelqu’un nous guidera. On ne peut pas avoir vu et entendu un tel message pour rien.
– Regardez, regardez, c’est un jeune homme qui marche. Ce n’est pas normal la nuit.
– Approchons-nous.
– Hum! On peut vous suivre?
– Qui êtes-vous?
– Des bergers.
– Aidez-moi, je veux trouver de l’eau.
– J’ai apporté ma besace.
– Ce n’est pas suffisant.
– Je connais un puits tout près.
– Mais je n’ai que cette cruche.
– Ça suffira. Après on en trouvera peut-être une, oubliée près du puits.
– Vous êtes d’ici?
– Des champs, oui! Et toi?
– De Nazareth en Galilée.
– Ah bon.
– Mon épouse vient de mettre au monde son enfant premier-né.
– Est-il dans une mangeoire?
– Qui vous l’a dit?
– Le Ciel a parlé!
– Allons au puits et après on ira ensemble près de la mangeoire.
– Ce n’est pas dans une hôtellerie vous savez!
– On a tous compris.
– Vous avez raison, il y a 2 cruches oubliées près du puits.
– Remplissons-les.
– Venez! Marie, ce sont des bergers qui savaient ce qui se passe ici.
– Ils peuvent s’approcher.
– Ah! Un petit garçon!
– On peut savoir son nom?
– Il s’appelle Jésus.
– On n’oubliera jamais. On peut s’asseoir?
– Oui.
– …On doit partir, les moutons nous attendent.
– Nous, on reste encore un peu, vous reviendrez avec un peu de pain, on n’a plus rien.
– C’est sûr, on sera là ce soir!
Denis Veilleux