Renversons la tendance

La tendance se maintient malheureusement dans la description des personnes et de leur accomplissement. Cette fatigue à lire que tel sportif joue comme un autre plus ancien, que tel artiste chante comme… et que telle autrice ressemble dans son style à tel auteur. Il n’y a plus d’originalité, on finit par ressembler à quelqu’un d’autre ou à être cloné par la force des comparaisons.

C’est une fatigue que de le lire ou de l’entendre comme une lourdeur que l’on met sur la nouveauté sans y laisser le temps de devenir originelle, c’est-à-dire unique. Certes nous portons toutes et tous diverses influences mais pourquoi toujours ramener la personne évoquée à une autre? Toujours la comparaison qui ralenti l’image, la performance, le talent, le nouveau. Récemment, un jeune artiste reconnaissait avoir eu comme influences d’autres voix que la sienne, mais il en est arrivé à une exclusivité de son talent. Comme un tuteur qui permet de tenir sans nous retenir.

Lorsque Jésus, à Césarée de Philippe demande aux disciples : ‘ Les gens, que disent-ils du Fils de l’Homme?’ Nous les entendons le relier à Élie, à un grand prophète ou quelqu’un de ce genre. Jésus poursuivra : ‘Et vous, que dites-vous que je suis?’ La réponse de Simon-Pierre ne se fait pas attendre : ‘ Tu es le Messie, Celui qui vient dans le monde!’ Et Jésus d’affirmer que c’est le Père qui révèle à Simon cette véritable identité qui lui vaudra d’être ‘la pierre’ sur laquelle sera construite la communauté de l’Église.

Il est si important de laisser le Père révéler l’identité du Fils comme il serait nécessaire et juste que notre identité ne soit pas réduite à être clonée sans arrêt par une ressemblance dans la voix, le style, la démarche, le geste, le dessin.

Pourrions-nous apprendre à corriger notre regard et à discerner ce qu’il y a d’unique dans la personne? Les jumelles et jumeaux identiques sont différents. On pourrait l’espérer à tous ces emprisonnements de nos regards qui ne permettent pas un véritable envol de la personne.

Reposons-nous de toutes ces fatigues de clonages qui réduisent le caractère singulier de tout être en ce monde, voulu par Dieu. Approchons-nous de ce qui est originel pour voir de manière unique qui je vois.

Au livre d’Isaïe, 49,16, il est écrit ‘Moi le Seigneur, j’ai gravé ton nom dans la paume de ma main’.

Denis Veilleux

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