L’Histoire d’une balance

J’étais assis à une table avec plusieurs personnes. Les propos échangés étaient cordiaux. Puis, deux personnes l’une en face de l’autre, de nationalités différentes, intensifièrent leurs opinions sur les conflits au Moyen-Orient. J’écoutais attentivement ce qu’ils disaient n’entendant pas les nuances nécessaires. Ils étaient d’accord sur l’ensemble de leurs propos. Or, ayant vécu en Israël en 1988-89 et d’autres importants séjours avec les années, j’ouvris la bouche pour simplement le dire, mais je fus littéralement enterré par leurs paroles qui fusaient. Je crois même qu’ils n’ont pas perçu que je voulais exprimer quelque chose. Ils continuèrent sur leur lancée.

Je pris donc la décision de poursuivre mon écoute sans aucune autre intervention. Je compris que ce serait inutile et qu’il n’y avait pas possibilité d’apporter ce que je crois toujours comme étant des ‘nuances’. Que veut dire nuances précisément? Une image me vient à l’esprit, celle de la balance. C’est-à-dire offrir un équilibre dans les pensées. Il ne s’agit pas de prendre position pour l’un ou l’autre, mais pour les deux. Les nuances sont quelques paroles qui évoquent l’Histoire et son tracé. Omettre des pans d’Histoire, c’est faire commencer les difficultés aujourd’hui alors qu’hier fait partie des plateaux de la balance. Sinon – et c’est vraiment le danger – , on balance tout d’un bord et on perd complètement l’autre bord. Un exercice difficile puisque des sentiments sont à la source de nos pensées. Or, nous devons laisser parler l’Histoire des deux bords, sur les deux plateaux de la balance. Le risque de donner raison à l’un est de condamner l’autre.

Peut-être aurais-je raconté aux deux verbomoteurs cette histoire.

Une personne vint au Moyen-Orient et y passa un mois. Puis, revenant dans son pays elle écrivit un livre de 500 pages.

Une autre personne vint séjourner 1 an au Moyen-Orient; rentrant dans son pays elle écrivit un article publié dans une Revue.

Enfin, la troisième personne vécue 10 ans au Moyen-Orient. Revenue dans son pays après ce long séjour, elle écrivit une phrase dans son journal personnel.

Laissons monter l’image de la balance en toutes occasions parfois difficiles. Prenons ce temps de considérer l’Histoire des deux côtés et voyons si un certain équilibre s’ajuste en cours de réflexions.

« Qui a des oreilles pour entendre entende! » dit Jésus.

Denis Veilleux

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