Le temps de semer la promesse

Je ne vais presque plus dans les grands Centres commerciaux. J’ignore si on assiste toujours à ces courses folles avant Noël ou après, lorsqu’on vient y faire les échanges ou mieux les soldes qui sortent comme des fusées pour nous ramener sur la planète des dépenses. Je me souviens que l’on m’ait raconté il y a fort longtemps, qu’un ourson en peluche – qui de fait était une radio – était sur la Fréquence de Radio Galilée dans un magasin duquel on pouvait entendre le chapelet à 15 h 30. C’est ce qu’on m’a raconté.

Nous avançons dans ce temps de l’Avent où les pensées font leurs marées. Nous visitons les cantiques de Noël traditionnels et entendons des nouveautés qui redisent le même Événement dans le temps de ce monde. La naissance de Jésus à Bethléem est l’Événement dont nous connaissons des bribes ou toute l’histoire qui se déroule jusqu’à notre cœur.

Prenons le temps de réfléchir sur…le temps.

Courir après le temps peut être synonyme de le perdre. De fait, qu’est le temps pour celle ou celui qui court pour le devancer dans l’accélération, ou l’endormir pour celui ou celle qui se traine. Et pourtant, le temps ne diffère en rien dans sa durée. L’essoufflement est un symptôme pour celui qui court et même pour celui qui traine. Dans le premier cas, il aspire à son but, dans le second, non. L’un est anxieux, l’autre… peut-être, puisque le temps raccourci ou allongé ne les sert pas et les aura ‘asservi’. L’essoufflement dans une brève accalmie mène au sommeil. Les yeux se ferment sur le temps de vivre, de voir, d’aimer. La lourdeur s’empare du corps et le détend comme une illusion. Pour celui qui se traine de paresse, elle le laisse sur place dans un soupçon d’éveil.

Le temps peut-il être une promesse? Laquelle? Peut-être celle de la conscience qui se rend compte de tout ce qu’elle reçoit de beau, de bien et de bon. Certes, les mauvais temps éclipsent trop souvent ces promesses. Comment pouvons-nous les cultiver? Comme le semeur le fait. Jeter la semence du beau dans la terre de notre monde comme un sourire vers un visage qui est triste. Semer le bien par le souci du langage dont les mots sont bienveillants même dans des circonstances difficiles. Enfin, semer le bon en agissant comme Dieu le fait envers quiconque se présente à moi. Jésus le dit : Dieu seul est Bon. La bonté se multiplie par milles gestes de mêmes couleurs, simplement, sans forcer. Tout le contraire de l’extravagance.

Et si on prenait le temps de semer ces promesses, nous en verrions assez vite les fruits.

Qui avait semé dans l’ourson de peluche la voix de Radio Galilée? Le fabricant qui avait placé tout simplement dans ce jouet, une radio à la fréquence de l’étonnement.

Denis Veilleux

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