Le seuil des portes

Les portes que la vie nous présentent sont multiples. Certaines sont des écueils dangereux. D’autres sont plus lumineuses. Elles sont là ouvertes devant nous lors de décisions importantes. Or, nous restons souvent sur le seuil de ces portes. Nous n’arrivons pas à franchir le seuil et entrer dans cette lumière libératrice.

Prenons en exemple deux portes. Celle du pardon et de l’amour de charité. La porte du pardon est ouverte. Elle dévoile le tort qui nous a été fait et ses conséquences. Ce n’est pas nécessairement l’orgueil et la colère qui nous empêchent de franchir le seuil mais peut-être la peur. Peur de faire le pas, de nous retrouver dans l’indifférence ou la reprise des combats. Il nous faut la force de Dieu pour avancer avec Lui.

La porte de l’amour de charité nous appelle par cette ouverture aux autres, aux mille besoins que nous percevons. Ici encore, nous restons sur le seuil en pensant que d’autres le feront à notre place ou que les choses vont s’arranger. Peut-être encore la peur qu’on nous demande encore. Ici aussi c’est la force de l’amour de Dieu pour nous. Pour nous aider à franchir cette porte envers ceux et celles qui sont dans le besoin. Chaque projet a son discernement.

C’est comme une gestation intérieure portée par la prière, la réflexion et enfin l’action qui ne peuvent que nous faire grandir. Pardonner, c’est quitter la prison non seulement de l’autre mais la nôtre dans laquelle nous sommes coincés. Pardonner, ce n’est pas reprendre la vie d’avant mais la vie nouvelle qui aura ses contours différents. Le pardon ne suggère pas que l’on se saute au cou mais qu’une parole ou un geste signifie que nous sommes passés d’un monde à l’autre.

L’amour de charité est difficile. Nous avons l’impression de perdre quelque chose en le donnant. Comment la perte peut engendrer le gain. ‘ Qui perd sa vie la trouvera’ dit Jésus. C’est donc une question de vie.  La circulation de la charité est source de vie d’abord pour celle ou celui qui donne. ‘C’est en donnant que l’on reçoit’ dit une prière attribuée à saint François d’Assise.

Souvenons-nous que les seuils peuvent être des frontières ou des ponts.

Denis Veilleux

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