Le premier pas

Je fredonne ces quelques notes (Qu’il est difficile d’aimer…) et je suis assuré que plusieurs parmi vous êtes en mesure d’y mettre les paroles. ‘Qu’il est difficile d’aimer…’ de Gilles Vigneault. Ce n’est pas seulement culturel c’est inscrit dans le livre de nos vies. Les difficultés d’aimer ont tous les sons, toutes les tonalités. On peut chanter ce refrain à l’infini, mais il faut bien admettre que des visages, des événements, des noms vont se présenter à nous, à notre mémoire, celle du présent et celle du passé. En rester là serait décourageant.

Dans sa première Lettre aux Corinthiens saint Paul parle de l’amour, de la charité. Il ne dit pas explicitement que c’est difficile mais il énumère tous les aspects qui sont en jeu :  parler toutes les langues, la connaissance de l’avenir, chanter la foi du monde…Tous ces éléments ne sont rien si l’amour ne soulève pas nos vies. Il n’y a que le secours de Dieu pour nous apprendre à aimer, nous aider à aimer. Nous ne savons pas aimer et pourtant c’est le désir le plus profond en nous. C’est comme écrit saint Paul : ‘ je vais vous indiquer une voie supérieure.’ Certes la foi et l’espérance sont essentielles mais une espérance sans amour est égoïste, vide. Une foi sans amour est une asphyxie. La voie, le chemin le plus parfait c’est l’amour de charité.  Nous en faisons l’expérience.

Thérèse de Lisieux écrit que c’est toujours le premier pas qui est difficile; lorsque celui-ci est en mouvement les autres deviennent plus faciles. Elle a raison.

Que de fois nous reculons devant un effort, une situation irritante, un événement qui nous désole. Dans un supermarché lorsque quelqu’un arrive avec ses bouteilles vides et qu’il prend tout le temps de la caissière pour se faire remettre le produit de son ramassage. Il fait attendre tous les autres et la caissière est prise entre les clients qui voient ce qui se passe et cette personne avec ses bouteilles ou cannettes vides. Au moins, elle a le mérite de les ramasser. Et une autre fois, alors qu’on nous dépasse sur la route de manière dangereuse, les klaxons fusent dans nos têtes et nos paroles. Oui, c’est difficile d’aimer dans ces circonstances, quand on vient briser le bon déroulement des choses. Ou témoins d’une injustice…d’une méprise, d’un oubli.

L’amour prend patience, l’amour rend service, l’amour ne jalouse pas, ne s’irrite pas, aime la vérité.

Nous avons besoin vraiment du Souffle de l’Esprit Saint pour aimer dans la banalité comme dans les plus grands défis.

N’oublions pas que c’est le premier pas qui coûte…; demandons à le faire pour que les autres pas bénéficient du premier.

Denis Veilleux

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