L’Arbre de vie
Au Livre de la Genèse, nous lisons que dans le jardin d’Éden, tout au centre, il y a deux arbres. Le premier est nommé l’arbre de vie et l’autre l’arbre de la connaissance du bien et du mal. On nous a si bien parlé du second que le premier est passé presqu’inaperçu. L’arbre de vie est premier et le restera toujours dans cette allégorie hautement spirituelle. C’est toute la vie qui compose ses branches et ses fruits. Les fruits de la vie sont les fruits de l’Esprit que nous retrouvons dans les Lettres de saint Paul. La vie du Royaume, tel un arbre et ses branches dans les évangiles, qui de toute petite semence dépasse les autres et attirent le ciel et ses oiseaux pour leur ombre ou pour y nicher leur nid. C’est cela la vie : un refuge agréable et un lieu pour l’engendrement assurant l’avenir.
L’arbre de la connaissance du bien et du mal produit un fruit séduisant à première vue, mais nocif. Dieu y met une injonction : « Ne mange pas de ce fruit car tu mourras! » La séduction menée par le serpent séducteur aura raison de faire saliver les yeux qui s’ouvriront à la connaissance du bien et du mal pour en devenir les maîtres et les esclaves. Deux arbres au centre du Jardin, deux arbres au centre de nos vies, de nos cœurs, de nos esprits, de nos intelligences.
On peut voir dans le premier, l’arbre de l’amour et dans le second celui de la haine puisque comme l’écrit saint Jean, la haine est ‘homicide’, elle conduit à la mort et aujourd’hui la mort de soi qui se répand sous diverses formes mensongères.
Nous en venons à ce rappel dans la première Alliance. « Tu as devant les yeux la vie et la mort. Choisis la vie! dit Dieu. » Choisis l’arbre de la vie, celui de l’amour.
Jésus viendra pour détruire les fruits de la mort et la mort elle-même. Il mourra de notre mort pour nous faire vivre de sa vie. L’arbre de la croix sera l’arbre de la vie sur lequel la mort perdra définitivement sa force. Des branches de son Corps reliées à son cœur, Il donnera la vie éternelle à tous ceux et celles qui Le regarderont. Et ils seront multitudes à Le regarder.
L’Histoire du monde regardant vers Jésus est loin d’être terminée, n’en déplaise aux faux prophètes de fin du monde. Lorsque nous faisons le tour de la terre, aujourd’hui, nous percevons comment l’Annonce de l’évangile est une mission à l’image de la graine de moutarde minuscule. Croire en Jésus, Fils de Dieu, mort sur la croix et Ressuscité pour le Salut du monde est un Credo qui n’a pas encore atteint les Nations.
« Le ciel et la terre passeront mais mes paroles ne passeront pas », dans le sens qu’elles sont faites pour durer toujours. Le regretté cardinal Jean-Marie Lustiger voyant la carte du monde disait : « l’Annonce de l’évangile est à ses balbutiements! »
Denis Veilleux