La transmission

Récemment, j’échangeais avec un ami sur la transmission, évidemment liée à l’annonce de l’Évangile. Il en était fort préoccupé. D’ailleurs, il raconta comment il avait offert le journal personnel de sa mère décédée, à une jeune nièce qui se montra intéressée. ‘À qui veux-tu que je donne ce journal sinon à une personne de ma famille qui s’y intéresse’, me confia-t-il.

La transmission de tant de réalités se transmet sans doute par la famille d’abord. On a beau retrouver une panoplie de type familial, un savoir, une anecdote, une recette, un événement, et même un secret, peuvent se mouvoir dans le tissus familial et générationnel. La transmission de génération en génération.

Il y a quelques mois, je me trouvais en retraite spirituelle; je vous raconte :

« Le conducteur du véhicule ne savait à qui s’adresser alors que je me trouvais sur les lieux d’une propriété spacieuse. Comme je récitais le chapelet que j’avais en main, je m’approchai et il me dit : « bonjour! ». Il venait livrer des sacs de granules. C’est alors qu’il me dit : « tous les soirs je dis une douzaine! » faisant référence à la vue de mon chapelet. Je lui répondis : « cela nous donne une grande paix. » Il ajouta : « ma mère disait le chapelet tous les jours, c’est pour cela que chaque soir, avant de m’endormir, je dis une douzaine. » Sans doute voulait-il dire une dizaine, mais qui sait s’il ne comptait pas les douze Ave Maria ? Il ajouta que mon chapelet était beau. Je lui dis qu’il venait de Jérusalem. Enfin, il me demanda si on vendait en ce lieu des chapelets. Ma réponse fut négative. La transmission de cette piété, liée à la foi chrétienne, venait de sa mère. Dans le témoignage affectif de sa mère, cette vague revenait chaque soir sur les rives de sa mémoire en priant la douzaine. La vérité est si belle quand elle est simple. »

La transmission devrait être une joie qui se déverse.

Denis Veilleux