La température

C’est un mot presque vieux, une expression du passé. La première fois que j’entends cette expression, elle vient de la bouche de ma mère. C’est elle qui prenait non seulement le pouls de la santé familiale, mais lorsqu’elle percevait des rougeurs sur les joues, elle avait le don de penser qu’il fallait sortir un instrument dont elle avait besoin pour juger la situation. C’était un thermomètre dans un cylindre en plastique. J’étais impressionné lorsqu’elle le sortait et davantage lorsqu’il atterrissait dans ma bouche. On arrêtait presque de respirer. Il fallait le placer sous la langue et attendre. Ensuite venait le diagnostic maternel. Beau temps, mauvais temps, maman restait muette. Elle ne disait pas si on avait de la fièvre ou non. C’était plutôt des gestes de douceur et des expressions qui tournaient autour de l’heure du dodo ou de ne pas trop bouger.

Aujourd’hui la température a cédé à des expressions modernes de climat, de météo, du temps qu’il fera.

J’aimerais cependant avancer avec la température comme ma mère le faisait. Quelle est la température du monde dans lequel je vis? Quelle est la température de la société québécoise? Quelle est la température de mon milieu de travail. Je sors donc mon thermomètre et je le place dans la bouche de chaque catégorie.

Le thermomètre dans la bouche du monde n’est pas muet. Il me dit que la fièvre est omniprésente sur tous les continents les plus chauds comme les plus froids. La cause : la présence de l’humain qui bouge et zigzag.

Le thermomètre dans la bouche de la société québécoise parle très fort. La confusion des mots, des termes pour valider surtout la mort, le manque, la pénurie, le débalancement, l’absence d’humains pour des humains sur tous les plans : santé, économie, garderie, bébés, logements, mains d’œuvres.

Le thermomètre dans la bouche de mon milieu de travail ne crie pas. C’est un mouvement quotidien de vases communicants. La parole prend le chemin de la voix prise par la technique du micro qui part de la maison Radio Galilée jusqu’aux antennes émettrices afin de se rendre dans vos appareils. Le chemin d’une radio 24 h sur 24 avec ses modulations, difficultés à vaincre, et la vigilance d’une équipe humaine.

Jésus a-t-il pris la température du monde? Je le crois! Il en fut Lui-même le thermomètre. Le diagnostic qui me vient est le recoupement de deux phrases qui évoquent la même réalité. Sur la croix, Il parle : ‘ Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font!’ Et puis, le soir de la résurrection aux Apôtres présents: ‘Recevez l’Esprit-saint! Les péchés seront pardonnés à ceux qui seront pardonnés et retenus à ceux qui seront retenus’. Le pardon de Dieu proposé et non imposé fait appel à la liberté humaine et à la foi!

C’est la guérison totale offerte à tous les manquements, du commencement du monde jusqu’à la fin du monde. Le Seigneur Miséricordieux est le thermomètre de la température pour l’Humanité qui évoque cette autre Parole : ‘Je suis venu pour que vous ayez la Vie en abondance!’.

Denis Veilleux

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