La tapisserie du Padre Pio
En visionnant un film sur la vie du Padre Pio, vers la toute fin, nous assistons à une scène où il donne un exemple du monde dans lequel nous vivons. Padre Pio raconte une histoire. Imaginons que nous sommes assis sur un petit tabouret et que nous voyons l’envers d’une tapisserie qu’une personne tient dans ses mains. Nous voyons toutes sortes de couleurs, des fils qui dépassent, d’autres noués ou qui s’entrecroisent. Nous voyons quelque chose dont la définition peut apparaître très obscure. Le Padre Pio explique qu’il en est ainsi dans le monde confronté au mal, aux épreuves, et surtout à la violence. C’est alors qu’il donne une clé de lumière pour enseigner que cette tapisserie, si on la met à l’endroit, vient éclairer ce qu’elle représente réellement. Il dit que c’est ainsi que Dieu travaille et qu’Il transformera ce monde difficile, parfois perdu, dans l’errance, pris dans ses fils et noeuds de toutes sortes. Dieu fera le miracle de montrer ce qu’Il a accompli au cœur même de ce monde limité. Il en fera une œuvre, une tapisserie finale dont les couleurs et les aspects nous surprendrons.
C’est une histoire qui nous réconforte, nous qui sommes assis sur le petit tabouret de nos vies. Nous savons par expérience que certains éléments de nos existences, qui n’ont pas toujours été lumineux, ont aussi cette puissance d’un retournement qui nous aura fait changer de trajectoire. Que d’exemples avons-nous entendus qui ont révélés que telles épreuves ou chemins sans issus auront été un renouvellement des personnes ou des consciences.
La tapisserie du monde dans lequel nous sommes nous parait parfois bien à l’envers. Ayons confiance que le Seigneur travaille et que son Esprit peut se servir de l’envers pour nous offrir l’endroit qui nous étonnera. Demeurons dans l’espérance.
Le Padre Pio a connu la souffrance et les souffrances de ses contemporains. Il a vécu au moment des deux grandes guerres mondiales. Il a entendus les plaintes, les tourments, les pleurs de l’humanité. Nous pouvons le prier aussi, c’est notre ami. Quand la terre est lourde, presqu’insupportable dans ses excès, demandons-lui de nous faire goûter un peu de ciel. Fermons les yeux et disons-lui : emmène-nous un peu au ciel et ramène-nous sur la terre avec nos responsabilités concrètes d’amour, d’entraide, de solidarité et de charité.
Denis Veilleux