La Résurrection de Pâques
Lorsque j’étais jeune vicaire, une dame me donna un petit cadre du Sacré-Cœur de Jésus. Ce n’était pas pour moi. C’était pour mon père souffrant depuis des années. Quelques années avant son décès, des opérations des dix jointures de ses deux mains avaient été remplacées. Mon père reçu ce cadre avec grande émotion. C’était le cœur de cette dame qui avait touché son cœur par le Sacré-Cœur de Jésus. Un geste de bonté. Que fit mon père? Il me demanda de lui trouver un lampion électrique pour que nuit et jour le cadre soit illuminé. Ce que je fis. Il le plaça pour qu’on le voit.
Depuis des mois la dernière Encyclique du pape François dédiée au Sacré-Cœur de Jésus a fait bouger les cœurs.
Or, tout commence dans le sein de Marie qui reçoit dans la Puissance de l’Esprit saint, et dès que son oui est prononcé, le Cœur du Fils de Dieu par l’humanité maternelle de Marie pour naître en ce monde et mourir en ce monde.
La Résurrection de Jésus est celle de son Cœur et de son Corps glorifiés dont l’aspect n’est pas reconnaissable. Descendu de la croix, on l’a mis en hâte avant le couperet du Sabbat dans le tombeau, bien fermé par la pierre roulée. Son Cœur n’a pas cessé de battre dans le cœur du Père. Ce grand samedi est silencieux, mais le silence n’est pas le signe qu’il ne se passe rien. Au contraire, c’est dans ce silence que se réalise « la remontée des enfers » selon notre Credo. Et le mot « enfers » ici n’est pas synonyme de la damnation, c’est la salle d’attente pour entrer définitivement dans la maison du Père.
Ce Cœur, il l’a montré aux Apôtres réunis comme les autres stigmates aux mains et aux pieds. La Croix est entrée pour toujours dans le ciel et dans la Gloire du Ressuscité. Le stigmate de son Cœur ouvert ne se refermera jamais. Non seulement jusqu’à la fin de ce monde, mais pour l’éternité. Ce Cœur ouvert rayonne sur la terre comme au ciel. Pour nous, pécheurs et pécheresses pauvres et souvent égarés, mais également pour les élu.es et les sauvé.es qui ont cette vision à laquelle ils participent puisqu’ils sont membres de cette Église des hauteurs, celle du Ciel.
Après le décès de mon père, maman a conservé le cadre du Sacré-Cœur, lumineux nuit et jour. Toute notre famille élargie l’a vu pendant des années. C’est ce que le pape François écrit : cet amour doit se répandre et non pas être une dévotion cachée. Et je peux ajouter : comme La Résurrection de Pâques.
Denis Veilleux