Jésus, fatigué
La fatigue de Jésus le pousse à venir s’asseoir près du puits de Jacob alors qu’il traverse la Samarie. Les Apôtres sont allés chercher à manger. À l’heure de midi où le soleil brûle, il est sans doute adossé au puits et cherche l’ombre. Une femme s’approche pour y puiser de l’eau. C’est inhabituel à cette heure-là. Elle a sans doute ses raisons pour ne pas venir tôt le matin alors que toutes les femmes du village y viennent. Elle arrive donc seule et rencontre ce juif étranger qui lui demande à boire. Il a soif. Il a peut-être un petit creux attendant les autres avec la nourriture. Étonnée, la femme est perplexe à la demande de cet homme qu’elle ne connait pas. C’est alors qu’il lui dit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te demande à boire, c’est toi qui lui aurait demandé et t’aurait donné cette eau pour que tu n’aies plus soif. » Étrange puisqu’il n’a rien pour puiser et elle le lui fait remarquer.
La Samaritaine est venue avec ses creux, ses soifs inassouvies, son fardeau pour ne pas être vue des autres car sa vie est une succession d’attentes. Elle a soif d’être aimée. Cette conversation sera pour elle une révélation. Elle comprend que les mots de Jésus touchent les profondeurs du cœur et que le puits qui donne l’eau vive est dans le cœur. Celui qui en est la source est l’Esprit-Saint qui répand son eau vive sans qu’il y ait de panne. Elle comprend que Jésus éclaire son esprit, son âme, en lui révélant que c’est encore dans le cœur que l’on adore Dieu et non pas sur une montagne qu’elle soit en Samarie ou à Jérusalem. Il lui révèle une liberté sans frontière et limite pour aimer.
La Samaritaine voit ses creux disparaître et comblée par la tendresse de celui qui ne la juge pas en lui disant d’aller chercher son mari. Elle en a eu plusieurs et l’homme avec qui elle vit ne l’est pas. Elle lui dit la vérité et comprend qu’il dit aussi la vérité. C’est pour elle la découverte d’un autre chemin, d’un autre Dieu, d’un autre puits, d’une autre source. Elle se sent désaltérée, hydratée, rafraichie par les paroles de Jésus. Elle répand dans son village ce qu’elle a découvert. C’est lui le Messie. Et Jésus restera deux jours avec eux pour combler le creux de chaque faim profonde. Puis, il poursuivra sa route.
‘Donne-moi à boire’ s’adresse à chacun d’entre nous en commençant par toi, moi, elle, lui. Un bonheur!
Denis Veilleux