Honore ton père et ta mère
Il est courant d’entendre des personnes âgées qui ont certains problèmes de santé dirent qu’elles ne veulent pas être un poids pour les autres et qu’elles sont capables de s’arranger toutes seules. Mais quand la débandade se produit il est un peu tard.
J’ignore si c’est un orgueil ou pire, un isolement pour faire ses affaires comme on le veut.
Quoiqu’il en soit, Il me semble que c’est une attitude qui bloque la charité et casse la Parole de Dieu dans ce que l’on connaît : « Honore ton père et ta mère afin de vivre longuement sur la terre que Dieu te donne ». On oublie souvent la seconde partie de cette Parole : …afin de vivre longuement sur la terre que Dieu te donne. Et si c’est le cas, il y a un lien à découvrir entre les deux parties de la phrase. C’est parce que je vis longuement sur la terre que je peux honorer mon père et ma mère dans leur vieillissement. Je peux et dois m’occuper d’eux, de leur bien-être, de leurs besoins.
Lorsque les pères et mères eux-mêmes empêchent leurs enfants de les aider en leur signifiant qu’ils ne veulent pas être un poids, ils bloquent l’amour filial et leur charité au point où quand ils tombent les enfants ne savaient pas grand-chose de leur situation. On ne veut pas déranger, ni être un poids, alors on évacue le meilleur de l’être humain, sa bonté, sa charité bienveillante.
Je vois par ailleurs des personnes âgées qui n’ont pas d’enfants mais sont bien entourées d’amis, de membres de leurs familles qui sont en mesurent de leur venir en aide. Ils accomplissent ce qu’on appelle encore l’amour du prochain. On les entend parler de leur ‘bon samaritain’, de leur ‘ange gardien’. S’ils n’étaient pas là à rendre quelques services, ce serait plus difficile. Cette forme de présence apporte la sécurité, la paix, la sérénité même dans la souffrance.
Sommes-nous à ce point si orgueilleux que nous ne voulons plus être à la charge et le poids de quiconque? Comment tenir une société s’il en est ainsi? Ce serait aux autres, étrangers à nos familles, à prendre soins de nous au quotidien?
Si nous commencions par le commencement, nos enfants, nos proches…avant de déraper dans les hôpitaux faute d’avoir été ouvert à la charité et aux devoirs des siens.
Je ne suis pas naïf. Je sais fort bien que plusieurs parents attendent leurs enfants qui ne viennent jamais. Ce serait un autre sujet de réflexion.
Je me souviens d’une phrase d’une personne malade qui transformait la parole de Jésus : « J’étais malade et vous n’avez pas voulu me déranger! »
Je corrige cette Parole : « J’étais malade et vous m’avez visité! » dit Jésus.
Denis Veilleux