Attention, danger!
À Bethléem, lorsque nous entrons dans la Basilique de la Nativité, nous passons par le trou de l’aiguille. Il s’agit d’une petite porte étroite et basse par laquelle toute personne doit inévitablement se faire petite. Plus loin, nous descendons à la grotte où la tradition désigne le lieu de la naissance de Jésus.
Il y a longtemps, en 1988 plus précisément, j’y suis descendu avec mon père et au moment de me recueillir devant le lieu de la naissance de Jésus représenté par une étoile, il y avait des pièces de monnaies en papier et en métal. J’ai eu un mouvement de répulsion et j’ai d’un trait fait disparaître ces argents en balayant d’un geste ce que je voyais. J’étais heurté par ce non-sens, à cet endroit précis, et du manque de discernement de celles et ceux qui avaient laissé faire ces choses.
Des offrandes, on peut en faire partout dans cet environnement, mais là, je ne pouvais le supporter.
Noël c’est tout le contraire. La richesse ne vient pas du monde, elle est le don de Dieu, celui de son Fils né en ce monde, dans la pauvreté, nous assurant du Salut en nous rachetant de nos misères non par l’argent mais par son Sang versé.
C’est le plus grand cadeau que nous puissions recevoir en ce temps de notre vie, cette présence de Jésus dont la proximité et la communion nous font entrer dans la Présence de Dieu. Finie la solitude en ce monde. Solitude provoquée par la haine, les guerres, les ruptures, les chicanes, le mépris et surtout la puissance de l’argent immatriculé par Jésus comme étant le Mammon, c’est-à-dire le Diable diviseur. C’est le rôle de l’argent de diviser, de multiplier, de croitre, de fondre, et d’entrainer à sa suite les sentiments les moins nobles du monde, que l’on soit riche ou peu ou pas.
Dieu ne calcule pas dans sa Bonté et sa Miséricorde. Il nous a tout donné en nous donnant son Fils.
Si vous allez dans une église prier devant la crèche et qu’il y a là un avaleur d’argent, n’y mettez rien. On ne joue pas avec la pauvreté de la crèche. Allez plutôt devant la statue de saint Joseph ou de saint Antoine de Padoue qui tient un enfant dans ses bras et donnez ce que vous voulez en offrande.
À la crèche on ne donne pas de cette façon, on reçoit tout.
Denis Veilleux